Et si nous consommions du bois « durable »?

labels qualité du bois

Les consommateurs plébiscitent de plus en plus le bois, comme matériau de construction et de décoration. Mais dans quelle mesure, en agissant ainsi, ne participent-ils pas au processus de déforestation ? On le sait encore trop peu, mais la certification forestière permet aux candidats bâtisseurs d’opter pour du bois issu de forêts gérées durablement.

Il importe d’abord de savoir de quoi on parle quand on évoque la déforestation. Il ne s’agit en aucun cas de la forêt belge (ni européenne), laquelle croît et embellit d’année en année. A titre d’exemple, la forêt belge s’est étoffée de près de 60 % au cours du dernier siècle ! Et la surface forestière en Europe augmente annuellement d’un million d’ha alors qu’on ne prélève que 64% de l’accroissement annuel…. Les forêts européennes sont en position de produire plus de bois tout en conservant leur caractère durable. Si l’on en croit certaines études commanditées par la Commission européenne, elles produisent suffisamment de bois toutes les trois secondes pour construire une maison en bois de 120 m2 et leur potentiel de croissance n’est pas pleinement utilisé à l’heure actuelle.

Situation radicalement différente dans les pays de la ceinture subtropicale où le problème de la déforestation est un sujet sensible. Croissance démographique, extension des pâturages, défrichage industriel, etc. sont quelques-unes des causes aussi anciennes que connues de ce fléau sous les tropiques, auxquelles il faut ajouter depuis quelques années l’exploitation à des fins commerciales.

Ces bois durs sont essentiellement destinés à des applications en extérieur (menuiseries, bardage, terrasses, meubles de jardin, etc.) pour lesquelles les essences indigènes ne conviennent pas toujours. L’Europe constitue le plus important débouché mondial pour les produits en bois, qu’il s’agisse de bois de construction, de contreplaqué ou d’ameublement. Or, la Commission européenne estime que quelque 20% de ces importations de bois exotiques proviendraient d’abattages illégaux…

La seule solution est de généraliser les labels de certification forestière créés il y a une vingtaine d’années pour protéger ce patrimoine mondial inestimable qu’est la forêt.

Il existe aujourd’hui deux grands systèmes internationaux de certification forestière : FSC (Forest Stewardship Council) et PEFC (Programme for the Endorsement of Forest Certification Schemes) qui attestent que les forêts d’où sont tirés des produits en bois ou à base de bois sont gérées durablement.

Le FSC est une organisation internationale à but non lucratif qui a été créée en 1994 par des propriétaires forestiers, des entreprises du secteur du bois et du papier, des mouvements sociaux et des organisations environnementales, sous la houlette du WWF (World Wide Fund For Nature).

FSC est représenté dans plus de 50 pays à travers le monde.

PEFC a vu le jour en 1999 à l’initiative de douze pays européens, dont la Belgique. Ce programme a d’emblée bénéficié du soutien des propriétaires forestiers européens et nord-américains.

Présents dans 36 pays dont la plupart des grands pays forestiers (Canada, Etats-Unis, Brésil, Australie, Gabon, etc.), PEFC est aujourd’hui le plus important système de certification forestière au monde avec près de 245 millions d’hectares de forêts certifiées (contre 150 millions au FSC).

En Belgique où la gestion forestière relève de la compétence régionale, les trois régions ont choisi des options différentes. La Flandre et Bruxelles ont opté pour le FSC alors que la Région wallonne (80% des surfaces forestières en Belgique) a jeté son dévolu sur le PEFC. A priori, cela ne devrait pas poser de problème dans la mesure ou, qualitativement,  les deux systèmes se valent.

Ceci étant, que les consommateurs ne s’y trompent pas : la certification forestière n’est pas un gage de qualité technique. Elle n’apporte aucune garantie sur les caractéristiques des produits (résistance mécanique, durabilité, …). Pour cela, il existe d’autres marques CTB+, NF ameublement, marquage CE, etc. Reste que, quitte à choisir un matériau écologique, renouvelable et sain, autant rester cohérent jusqu’au bout en optant pour du bois issu de forêts gérées durablement.

 

Article écrit en collaboration avec