Et pourquoi pas un enduit à la chaux ?
Pendant des siècles, la chaux a été employée intensivement jusqu’à ce qu’elle soit presque totalement délaissée suite à l’essor du ciment et des peintures acryliques ; elle connaît actuellement un retour en grâce.
En Belgique, jusqu’au milieu des années 1990, enduits et badigeons à la chaux peinent à sortir de la confidentialité dans un secteur du bâtiment qui ne jure alors que par les enduits au ciment. Mais depuis les mentalités ont évolués. Dans le sillage d’un retour aux produits naturel, la chaux revient à la mode. Il faut dire que ce produit peut se prévaloir de qualités intrinsèques qui en font un matériau très recherché. Ainsi, alors que le ciment emprisonne l’humidité dans le mur ne lui laissant que la possibilité de ressortir par le plafonnage, la chaux, elle, laisse respirer la paroi. Bactéricide et antiseptique, elle contribue en outre à une atmosphère intérieure saine et, dans les endroits humides, permet d’éviter la prolifération des moisissures.
La chaux a également des vertus isolantes, aussi bien phoniques que thermiques et elle résiste particulièrement bien au feu. Enfin, elle permet de créer des façades aussi jolies qu’originales dans la mesure où celles qui en sont enduites se modifient en fonction de la lumière même sous nos cieux plutôt peu prodiques en la matière.
Retour en grâce
Le chaulage et le badigeon sont les deux méthodes les plus courantes pour recouvrir des murs.
Le chaulage est une technique qui se situe à mi-chemin entre le plafonnage et la peinture. Utilisée depuis des siècles, elle sert surtout à recouvrir des murs extérieurs. Elle est essentiellement employée en restauration de bâtiment, mais peut donner de splendides résultats en construction moderne. Il s’agit d’un traitement durable contre la pluie et les intempéries pour des supports dont la maçonnerie reste apparente.
Le badigeon à la chaux s’emploie souvent pour mettre en blanc des murs intérieurs et extérieurs. Il s’agit d’un mélange de chaux éteinte et d’eau auquel on ajoute en outre une quantité de ciment blanc pour favoriser la liaison. Ce mélange est nettement moins cher que les peintures classiques et est aussi plus facile à poser.
Les enduits à la chaux sont employés indifféremment sur des murs anciens et modernes, et aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Hormis les bétons, la chaux accepte tout type de support : mur de pierre, terre, brique, bois …
A secco ou a fresco
On distingue deux types d’enduits à la chaux : l’enduit de protection laisse respirer la maçonnerie, suit les mouvements du bâti, imperméabilise le mur et rectifie les inégalités alors que l’enduit de finition ou de décoration donne au revêtement sa touche esthétisante.
Il existe également deux modes de mise en œuvre : a secco (la peinture est appliquée sur un enduit de chaux aérienne ou hydraulique sec) et a fresco (la peinture est appliquée sur un enduit de chaux aérienne frais).
La mise en œuvre d’un enduit à la chaux exige une grande minutie. Les finitions doivent être parfaites et pour que ce soit le cas, il faut que l’applicateur sache exactement à quel moment appliquer la couche suivante (deux couches de 2 cm d’épaisseur pour les enduits et trois couches pour les badigeons).